Avons-nous encore besoin de lieux dédiés à la transmission des savoirs ?

L’époque que nous vivons a considérablement facilité l’accès à l’information. Sa manipulation spontanée et permanente bouleverse le rapport qu’entretiennent les apprenants avec la connaissance.

Derrière cette question sur la nature des savoirs à transmettre, il nous semble tout aussi fondamental de comprendre le rôle que peuvent jouer l’architecture et le design dans la conception des espaces d’apprentissage à cette époque :

            – Dans quelle mesure l’espace détermine-t-il la manière dont l’apprenant peut concevoir le monde et s’approprier/échanger des savoirs ?

            – Le numérique implique-t-il de repenser la distance aux savoirs, tant en termes de sources, de lieux, de méthodes que d’outils d’apprentissage ?

            – Quelle place doit-on laisser aux usagers et à la modularité dans la redéfinition des espaces d’apprentissage ?

            – Quelle articulation faire entre architecture physique et numérique (réelle et virtuelle) dans la définition des nouveaux environnements et processus d’apprentissage ?

Toutes ces interrogations doivent être mises en perspective avec la liste de dangers qui accompagne cette période de transition des « lieux de savoir » : marché de l’éducation en quête de profit, législation architecturale parfois handicapante, vitesse d’innovation supérieure à la réactivité des analystes, ou encore disparition progressive des bâtiments et des institutions.

 Ce temps d’échange sur la (re)spatialisation de l’apprentissage à l’ère du numérique est donc l’occasion de porter un message fort :

 L’architecte et le designer ont un rôle important à jouer dans les processus d’apprentissage émergents, par la réflexion et la conception des futurs « lieux de savoirs ».